L'espace enfle


L'espace enfle vacuité de l’être devant     la page immacullée 

le temps à plat sur un coin de table platitude de l’instant désarroi 

un vent d’hiver souffle sur la lande la nécessité empoigne le vide le malaxe 
 
la tête abandonnée dans la paume tiède de la main un soupir qui résonne dans la pièce et fige le sang comme un coup de tonnerre qui
 
réveille au milieu de la nuit je pourrais me mettre à trembler me morfondre 

 













les mots boudent se refusent se font prier longtemps je ruse en vain je renonce me retire mon regard s’évade derrière la fenêtre un moineau 

les mots  prennent alors leur juste place 
 
se bousculent nerveux disloqués soldats au visage chiffonnés  il me faut les saisir à la gorge me mesurer à leur avarice au silence qui s’est fait chair
 
parole qui brode du bout de la langue 
 
l’encre recouvre la poussière noir sur  gris le gris résiste cherche un nouveau souffle 
 
 














compose se dissimule dans le bleu profond de la flamme vacillante
 
d’une bougie le temps de l’absorber avant de revenir se poser au coin de l’œil côte à côte avec l’encre
 
puis de couler sur le papier nuance délicate d’un bleu qui se fait phrase poème plutôt que théorème
 
parole de rien un vase pour les mots pour l’encre noire et une flamme bleue 
 
parole pour rien pour déflorer le silence le chagrin ouvrir la fenêtre et tendre ma main
 
vers le moineau qui s’envole et disparaît dans le vent d’hiver au fin fond de la lande. 

(Atelier écriture - Copyright MCabrera)

Commentaires

  1. Très beau Michèle .....j'aime beaucoup tes textes, ils sont profondément imagés et m'embarquent à chaque fois 🙏

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