Presser le vin des mots
presser le vin des mots soliloquer à l’affut derrière une virgule pointer le verbe sous une tonnelle en été exclamation chuchotée au creux d’une oreille
la tienne coquillage encoquillé création inversée négatif en noir et blanc
le silence le velours rouge d’un vieux fauteuil extraire le sens de l’éparpillement des signes modeler la glaise sur la tranche frémissante d’un cœur se mesurer au sculpteur à l’albatros au kangourou
poser un drap blanc sur des lèvres en bronze leur laisser le temps de la phrase accepter le bégaiement
délivrer des nuages une poignée de pluie asperger la graine dans un éclat de rire
le bruissement de la cosse la fève libérée de sa douceur addictive
l’ombre d’un don les mains en éventails, les dés jetés sur le papier la moisson des verbes entre deux ornières en automne
le don de rien sinon l’écho lointain des vagues qui vient remuer l’encre de tous ces mots sentinelles dociles dans la marge des pages
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